Tricot André est Professeur de psychologie cognitive – Université de Montpellier
Depuis 40 ans les outils numériques suscitent enthousiasmes et craintes dans le domaine des apprentissage scolaires. Récemment c’est l’Intelligence Artificielle qui semble bousculer l’école, positivement ou négativement. Pourtant, depuis les années 1970, la recherche en IA pour l’éducation est surtout une suite de renoncements : non, l’IA ne va pas enseigner, ni remplacer les enseignants, et probablement pas significativement améliorer les apprentissages des élèves. Ce n’est que très ponctuellement que les avancées sont intéressantes, par exemple dans le domaine du retour d’information personnalisé pour chaque élève ou de l’aide à la production de textes. Mais ces avancées techniques ne doivent pas occulter le fait que pour aider les élèves à mieux apprendre, les nouveaux outils doivent trouver leur place dans les salles de classes, avec les enseignant.e.s, les élèves, les tâches scolaires et les savoirs scolaires. Sans cela, ces prouesses techniques ne produisent que des effets buzz, tellement nombreux en éducation, mais dont la durée de vie n’excède généralement pas trois ans (MOOC, Serious Games, multimédia, hypermédia, e-learning, etc. la liste est longue encore).